Une vaste étude suédoise a établi un lien statistique entre une grosse consommation de lait et le risque de fracture.
Nous avons tous en tête les campagnes de publicité sur les bienfaits du lait. Or le résultat de l’étude est, en apparence, contradictoire avec cette image bienfaitrice puisque les femmes absorbant plus de trois verres de lait par jour paraissent plus enclines à souffrir de fractures et à décéder. (Europe 1, 31 octobre 2013)
Mais le lait, c’est naturel !
Boire du lait est indispensable aux nourrissons (c’est leur seule nourriture, de préférence absolue le lait maternel), les bébés (avec de la nourriture facile à digérer), les enfants (avec de la nourriture variée).
Le bébé et le petit enfant ont la faculté de produire de la présure dans leur estomac, comme les veaux. Ainsi, le lait caille et se digère aisément dans l’intestin grâce à une enzyme, la lactase, qui brise le sucre du lait, le lactose, en deux sucres plus petits faciles à assimiler.
Après le sevrage, la production de lactase s’arrête rapidement chez la plupart des êtres humains : le lait n’est pas un aliment pour humains sevrés. Aucun autre mammifère ne boit spontanément de lait à l’âge adulte. Vous avez déjà vu un lion ou un bouc téter, vous ?
Alors, tétine de rhinocéros, laissons le lait aux bébés !
Remarque en passant : Aucun animal sauvage ne consomme de lait d’un autre animal sauf s’il est vraiment en perdition.
L’intolérance au lactose
L’intolérance au lactose après le sevrage est le fonctionnement originel de l’organisme humain. Elle concerne entre deux tiers et trois quarts de la population humaine et s’acquiert très tôt dans l’enfance.
Un de nos gènes est actif entre la naissance et le sevrage et déclenche la production de l’enzyme lactase. Après le sevrage, ce gène en principe cesse d’être actif, puisque, en bons mammifères, nous ne sommes pas censés consommer de lait après le sevrage.
Mais les généticiens ont découvert qu’une mutation du gène de la lactase était apparue dans le Caucase et en Europe du Nord, dans les populations d’éleveurs, il y a entre 7 500 et 10 000 ans. C’est cette mutation qui permet à un gros tiers des humains de pouvoir digérer le lait à l’âge adulte. Mais si vous êtes du type “méditerranéen”, par exemple, il y a moins de chances que vous produisiez cette enzyme.
On pense que les éleveurs préhistoriques adultes qui ont conservé ce gène mutant actif ont mieux survécu que les autres, parce que les produits laitiers sont une nourriture disponible toute l’année et parce qu’ils contiennent de la vitamine D – et un apport en vitamine D est un avantage sélectif dans le nord de l’Europe où il y a très peu de soleil en hiver !
Voici les cartes des populations possédant cette enzyme :
source: http://sciencetonnante.wordpress.com/2014/03/10/la-drole-dhistoire-de-notre-intolerance-au-lactose/
source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Intol%C3%A9rance_au_lactose
Les effets secondaires du lait
- 1. Si vous possédez l’enzyme lactase, pas trop de souci à vous faire. N’en abusez tout de même pas, le lait a d’autres effets secondaires pas top.
Si vous ne possédez pas l’enzyme, votre intestin vous le fait savoir. Le lactose n’étant pas décomposé par la lactase, il ne peut pas être digéré. Résultat, il stagne et fermente (bonjour les odeurs), il est assimilé par de petites bactéries gourmandes qui en font leur dessert, avec dégagement de gaz odorants. Cela endommage l’intestin : ballonnements, diarrhées ou constipation, douleurs et crampes abdominales, céphalées. - 2. “Le D-galactose pourrait jouer un rôle dans le stress oxydant des cellules et l’inflammation des tissus : des expériences ont montré que ce produit injecté chez des souris accélérait le vieillissement.” (Europe 1)
L’étude suédoise va donc plus loin que l’intolérance au lactose. Elle montre que même le D-galactose, un des sucres issus de la décomposition du lactose, pourrait causer des stress, comme tout ce qui n’est pas bien assimilé par l’intestin (oxydation, inflammation, dégénérescence neurologique, affaiblissement du système immunitaire, vieillissement précoce).
Visualiser l’étude complète en anglais - 3. Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les graisses du lait qui augmentent le risque de cholestérol, mais ses protéines. Inutile donc de boire du lait ou de manger des produits laitiers sans matières grasses.
- 4. Contrairement aux idées reçues sur les bienfaits du lait, l’ingestion chronique de D-galactose réduit les tissus osseux et musculaires.
Et mon calcium, alors ?
C’est dans les pays qui consomment le plus de produits laitiers, tous confondus, que l’on observe le plus d’ostéoporose et de fractures du col du fémur.
La vraie source de calcium pour nous se trouve dans les végétaux, non dans les produits laitiers.
Conclusion
Ne buvez plus de lait du tout et mangez un peu de yaourts, lait fermenté et autres fromages (de chèvre ou de brebis) pour le plaisir, en quantité modérée.
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