On dit “manger bio”, mais il ne viendrait à l’idée de personne de dire “manger chimique”. Si l’on introduisait cette expression dans le langage courant, je parie que beaucoup de gens se mettraient tout à coup à manger autrement.

Manger “chimique”, ça vient d’où ?

Commençons par l’alimentation ordinaire, dite traditionnelle, mais qui n’est pas traditionnelle du tout : avant la Seconde Guerre mondiale, on ne mangeait traditionnellement pas de fast-food ni de plateau télé, pas de tomates en hiver, pas de plats cuisinés surgelés, on ne connaissait pas les ingrédients de synthèse ni les sucres raffinés.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’industrie chimique de guerre s’est trouvée en mal de débouchés. Elle en a trouvé deux super :

  • l’agriculture
  • la pharmacie

et s’est donc mise à l’ouvrage pour tenter d’éradiquer l’agriculture et la pharmacie réellement traditionnelles.
Elle a plutôt bien réussi :

  • l’agriculture et l’élevage modernes chimiques représentent en France entre 98 et 99 % de la production que nous vend la quasi-totalité des magasins
  • toute pharmacie autre que la pharmacie de l’industrie pharmaceutique est carrément interdite : plus d’herboristeries, interdiction absolue d’indiquer quelque action thérapeutique que ce soit sur les étiquettes d’huiles essentielles ou de propolis, par exemple ; mentionner une partie du corps est même tendencieux – vous vous rendez compte !

Bien joué.

Est-ce vraiment bien joué de manger “chimique” ?

Au niveau économique, certainement. Et encore. Si l’on considère la situation des paysans, elle n’est pas reluisante : ils sont considérablement endettés à cause de leurs équipements hors de prix, beaucoup disent qu’ils n’arrivent plus à gagner leur vie convenablement, ils sont exposés à toutes sortes de produits toxiques et leurs enfants sont souvent en moins bonne santé encore que les enfants des villes…
Quant à l’état des sols, alors là, c’est complètement raté. D’immenses zones, immenses, aux Etats-Unis, en Espagne, en France et dans le reste du monde seraient des déserts si l’on n’y cultivait pas à grand renfort de produits chimiques.
Mais là où c’est vraiment vicieux, c’est que l’alimentation “chimique” de l’industrie agroalimentaire intoxique peu à peu le corps et affaiblit son système immunitaire, bref, l’aide à tomber malade. Et voilà qui enrichit à son tour l’industrie pharmaceutique.
Bien joué.

Faut-il alors manger “bio” ?

Manger bio… Il vaudrait mieux dire “acheter bio”. On peut manger bio et manger mal : trop, trop riche, pas assez protéiné, trop salé, trop sucré. Bio ne veut pas dire diététique.
En revanche, bio veut dire meilleur pour la planète et pour le corps, qui sont moins pollués et conservent leur adaptabilité et leurs moyens de défense contre les agressions.

Pourquoi bio, ou biologique en français, biologica en italien ou en espagnol ? En anglais, on dit “organic”, en allemand “organisch”. “Bio” voulant dire “vie” en grec, on désigne ainsi une agriculture basée sur les principes, sur la connaissance de la vie, pour produire une alimentation dite vivante. Les anglo-saxons mettent l’accent sur le fait que l’agriculture est avant tout une affaire d’organismes et qu’elle est fondée sur les mécanismes des organismes et micro-organismes vivants.

A priori donc, étant donné que nous sommes nous-mêmes des organismes vivants et que notre but, en nous nourrissant, est de continuer à vivre, les produits issus de l’agriculture bio ou organique semblent tout indiqués. Sans oublier que nous garantissons ainsi également le maintien de la vie au niveau de la planète.

Alors faut-il manger bio ? D’autres éléments de réflexion :

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